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l’art déco dans nos villages

Dans le cadre de notre participation au Printemps de l’Art Déco, retrouvez dans ce podcast vidéo les églises de Bassoles-Aulers, Barisis-aux-Bois, Landricourt et Leuilly-sous-Coucy, patrimoine Art Déco en CoeurdePicard mêlant tous les codes de cette période de la reconstruction. Un podcast à voir, à écouter ou à lire !

L’Art Déco est un style architectural et décoratif s’épanouissant dans l’entre-deux guerres. En effet, face à ces paysages en ruine, les sociétés de coopératives (regroupement de communes, de particuliers, industriels et associatifs) mutualisent leurs ressources financières pour la reconstruction des espaces. Les architectes et entreprises seront prêts à innover tout en préservant le caractère régionaliste des villages. L’architecture Art Déco est très marquée dans le Nord du territoire, notamment sur la commune de Chauny. Pour autant, de nombreuses églises des communes rurales comme Bassoles-Aulers, Barisis aux Bois, Landricourt et Leuilly sous Coucy, largement détruites lors du premier conflit mondial, ont bénéficié de reconstructions profondément empreintes du style Art Déco.

Association de l'Aisne dévastée

Retrouver le passé grâce aux vestiges de l’ancien

Pour de nombreux architectes de la Reconstruction, il parait essentiel de reconstituer l’identité des villages grâce aux vestiges du passé. Par exemple, vous pourrez remarquer que l’église Saint Pierre et Saint Paul de Bassoles reprend de nombreux codes du bâti médiéval. Ce n’est pas un hasard, puisqu’elle conserve encore de nos jours, comme l’église Notre Dame d’Urcel, des fonts baptismaux du XIIe siècles préservés lors des travaux d’après-guerre. Témoignage d’une histoire passée, l’église se doit d’être à l’image de ces vestiges survivants.

L’église Saint Pierre et Saint Paul de Bassoles-Aulers
L’église Saint Pierre et Saint Paul de Bassoles-Aulers ©J.Halâtre – CœurdePicard

Aussi, la reconstruction des églises peut permettre de retrouver les premiers temps de la chrétienté. C’est ce que l’on peut remarquer en découvrant la mise en valeur des premiers saints locaux par les arts décoratifs (vitrail et sculpture) à Barisis aux Bois où la statue de Saint Rémi surplombe le porche réhaussé de la croix de guerre, qui est traditionnellement sculptée sur le fronton des mairies ou des monuments aux morts. En effet, après la Grande Guerre, de plus en plus de monuments mêlent de surprenants symboles religieux et patriotiques rendant ainsi hommage aux poilus tombés sur le front.

Eglise St Pierre & St Paul de Barisis-aux-Bois
Eglise St Pierre & St Paul de Barisis-aux-Bois ©J.Halâtre-CœurdePicard

Ces 4 églises ont été construites entre 1928 et 1931. Leur chantier a duré moins de 3 ans. Pour la plus imposante d’entre elles, l’église Saint Pierre et Saint Paul de Barisis-aux-Bois (30m de long, pour 23 m de large au transept, son clocher culmine à 27 m). La conception commence en 1928 avec le souci de moderniser harmonieusement le bâti public communal, dessiné par l’architecte Paul Pinard. Sa consécration a lieu le 26 octobre 1931.

Les églises picardes ,
véritable laboratoire pour les architectes parisiens

La proximité de Paris fait des églises picardes un véritable laboratoire pour les architectes parisiens. La dévastation totale des villages leur procure un foisonnement de chantiers et d’expérimentations qui les sortiront du carcan d’une fausse tradition.

Vous pouvez admirer le talent de Paul Pinard à Barisis aux Bois qui transcrit une silhouette médiévale digne de Viollet le Duc dans laquelle s’imposent piliers avec des chapiteaux sculptés aux motifs végétaux similaires aux grandes cathédrales environnantes (Soissons, Laon, Noyon). Quant à Leuilly sous Coucy et Landricourt, c’est Camille Lefèvre, architecte parisien de formation classique (Prix de Rome en 1905, et architecte de palais nationaux comme Le Louvre ou Les Tuileries) qui aura la charge de leur reconstruction.

Même après la Grande Guerre, les environs de Coucy le Château et d’Anizy le Grand reste une région de pierre abondante et de bon marché et les architectes respectent ce choix. Toutefois, par souci de temps, de moyens financiers, les matériaux industriels (béton et brique) sont de plus en plus employés. Ce nouvel usage se fait particulièrement ressentir sur les beffrois des clochers de Barisis et Bassoles. Le béton trouve même sa gloire dans l’église Saint Maurice de Brancourt en Laonnois, reconstruite par Albert Paul Muller.

Partez à la découverte des trésors du patrimoine Art Déco au cœur de nos villages picards, au gré de vos balades et pendant l’événement régional Le Printemps de l’Art Déco organisé chaque année !

La renaissance du vitrail à travers l’Art-Déco

Vitraux de l’église de Landricourt – ©G.Champion -CCPC

Bien que le dessin et l’encadrement restent dans la tradition du vitrail archéologique, les maitres verriers se saisissent allégrement des avancées technologiques d’industriels tels que la compagnie Saint Gobain, Chauny et Cirey pour écrire une nouvelle page d’un art ancestral.

C’est pourquoi les vitraux du chœur de l’église Saint Martin de Landricourt vous étonneront pour leur modernité, les Saints Patrons sont présentés de plein pied, avec des couleurs nettes et puissantes. Ces baies sont l’œuvre de la société Artistique Nouvelle de Paris qui a aussi exprimé ses talents dans d’autres édifices comme l’église Notre Dame de Chauny.

Les couleurs vives appliquées par grande page monochrome œuvre de Raphael Lardeur en l’église de Barisis vous offre également un bel exemple de cette renaissance du vitrail.


grâce à la contribution de Gaelle Champion,
Animatrice territoriale de développement local – Service Culture – Communauté de Communes Picardie des Châteaux.

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